« La der des ders »… pour mes petits-enfants…

The final sortie WWI version

Laissez-moi vous mettre en contexte d’un repas familial du vendredi soir où comme d’habitude, nous discutons beaucoup! Mon père évoque l’armistice avec mes enfants et les souvenirs qu’il en a grâce à ses grands-pères qui ont vécu la Première Guerre mondiale. Je lui ai suggéré d’en écrire un texte que j’héberge fièrement sur #julielapie https://juliedupage.com/ . Il est tellement important de se souvenir… Voici la lettre de papi à ses petits-enfants… Bonne lecture, Julie

 

Billie, Adrien, Augustin, Rose, vous vivez en France et au Canada, des pays qui, aujourd’hui 11 novembre, célèbrent le centenaire de la fin de la guerre de 14-18. Même si ensemble on discute souvent Histoire et famille, nous n’avons jamais vraiment parlé de vos arrières-arrières-grands-pères français nés au XIXe siècle !

Ils étaient mes grands-pères et en 1914 sont allés combattre l’armée allemande comme des millions de Français. Ils se sont bien battus avec leur uniforme de Poilu et leur fusil Lebel équipé d’une horrible baillonnette. Ils ont vécu l’enfer des tranchées de Verdun. Plusieurs fois décorés, ils ont reçu La Croix de Guerre pour leur bravoure. Petit garçon il m’arrivait de les questionner. Ils parlaient de leur devoir, de leur honneur et de l’amour de la Patrie. Ils évitaient d’évoquer ces années d’horreur où ils ont vu mourir tant de compagnons. La vie avait repris son cours, mais je pouvais percevoir qu’ils étaient marqués à jamais.

La guerre a été gagnée, mais à quel prix ! Des millions de morts, civils et militaires, des blessés dans leur chair et dans leur âme, des orphelins, des familles anéanties, des villes et des villages complètement détruits. Une génération gâchée et des survivants qui mettront des vies entières pour tenter de se remettre debout.

Avec l’armistice signé le 11 novembre 1918 on disait que c’était «  la der des ders », la dernière des dernières ! On ne la qualifiait pas encore de Première Guerre mondiale parce qu’on ne pouvait imaginer que 21 ans plus tard commencerait la deuxième.

Alors, de nombreuses voix se sont élevées pour dire: plus jamais ça!  Des sages et des visionnaires ont créé des institutions internationales pour aider les pays à développer la paix, le respect, l’humanisme, l’entraide entre les peuples et la démocratie.

L’Europe comprit enfin qu’il fallait mieux s’unir plutôt que de se combattre. L’union européenne s’est formée autour de l’amitié franco-allemande et depuis plus de 75 ans il n’y a pas eu de conflits majeurs.

J’aimerais vous dire qu’aujourd’hui tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais ce serait bien candide de ma part. Les signes de la  montée de l’intolérance, de l’égoïsme, de la bêtise et des extrêmes sont chaque jour plus visibles. Partout des forces anti- démocratiques agissent à visage découvert, le terrorisme continue ses ravages, l’Europe s’affaiblit sous les pressions nationalistes et populistes, l’Amérique n’a plus de respect pour ses meilleurs alliés. La paix est en danger…

Que penseraient vos arrières-arrières-grands-pères de cette période si fragile ? Très inquiets, ils diraient probablement que c’est du déjà-vu.

C’est important de se souvenir que de nombreux soldats de par le monde sont morts pour la paix et la liberté. Il est de votre devoir, mes chers petits-enfants, de rester vigilants pour que cette paix et cette liberté demeurent.

Papi

François-Jean Pichard du Page

8 réflexions sur “« La der des ders »… pour mes petits-enfants…

  1. Ce texte m’a beaucoup touchée. C’est très émouvant de passer le flambeau d »une génération à l’autre, pour l’expérience, la sagesse, la responsabilité et l’engagement.

  2. Je m’appelle Antoine Blanpain de St Mars, 44380, Pornichet, Loire-Atlantique, France. votre nom a attiré mon attention et j’ai lu votre pertinent message de mémoire et de paix à l’adresse de vos enfants et petits enfants. en France, la plus part des familles ont été endeuillées par l’horrible guerre de 14-18. Juste une note généalogique. Je suis né en 1946 et ma grand-mère paternelle était une PICHARD de LA CAILLERE, la dernière du nom + en 1965, branche cousine des PICHARD du PAGE. Cette famille Pichard est originaire de la petite ville de Fontenay-le-Comte, 85200, Vendée, France. Mon aïeul Macaire Pichard de la Caillère (1776-1844) et son frère Augustin (1764-1829) étaient cousins issus de germains de François-Jean Pichard du Page né en 1749, maire de la ville et guillotiné en 1794. son fils Nicolas Quentin marié en 1809 à Alexandrine de Verteuil a eu plusieurs enfants dont Hippolyte Charles (1816-1872) marié à Lucille Guérin (Paris -Neuilly), l’un de vos ancêtres. Les Pichard du Page sont les seuls a encore perpétuer le nom de cette ancienne famille du Bas-Poitou, les autres branches sont toutes éteintes. Ravi de voir des écrits des Pichard du Page. Cordialement

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