Pendant le temps des fêtes, avez-vous vu ou revu le film “Love Actually”? Je ne peux m’empêcher de sourire et de repenser à une anecdote familiale liée à ce classique du cinéma britannique. En effet, il y a quelques années je voulais le faire découvrir à mes enfants encore assez petits. Je ne me souvenais que vaguement de l’histoire, mais j’avais encore en tête l’agréable plaisir qu’il m’avait procuré. “A feel good movie”, parfait pour une soirée d’hiver.

Nous étions tous les quatre collés-collés sur le canapé, quelques bougies créaient une atmosphère tamisée, chaleureuse, le feu crépitait et une jolie petite neige tombait. L’ambiance idéale…

Dans ce film choral, nous suivons différents personnages dont les histoires s’entrecroisent et notamment celle de John et Judy que j’avais visiblement occultée et dont la pertinence n’est pas évidente. Je m’attendais à une soirée tout public! En fait, “Love Actually” n’est pas du tout un film de famille puisque ce couple interprète des doublures lumière de film porno qui simulent, de façon timide, (mais quand même) des scènes de sexe. Oh là, là! “Couvrez ce sein que je ne saurais voir!”

Au moment crucial et sous les yeux interrogateurs de mes enfants, je fis un bond et cherchant désespérément la manette de la télé pour arrêter la diffusion, mis sur pause accidentellement. L’image fixe n’était guère mieux! Mon fils me demanda ce que la dame faisait au monsieur, je balbutiais et devins rouge comme une tomate! Notre belle soirée relaxante en famille venait de prendre un virage très inattendu. Je n’étais absolument pas d’humeur à  aborder une discussion sur les cigognes, les roses et les choux.

-Bon, on va changer de film les p’tits loups!

Mon mari et moi nous sommes regardés et le fou rire qui suivit détendit heureusement le climat. Ce fut l’occasion pour Andrew de se remémorer un souvenir d’enfance. C’est là qu’il raconta l’histoire de “À qui la mitaine?”

Quand il était petit, il habitait Trois-Rivières. Certains samedis soirs dans le sous-sol de la paroisse, il y avait projection de films pour les jeunes. Dès qu’une scène comportait le moindre bisou inoffensif ou une légère tension amoureuse, les organisatrices, souvent des religieuses, ouvraient subitement les lumières du fond de la salle en criant: “À qui la mitaine?”

Tous les enfants se retournaient vers elles et manquaient le moment “sulfureux”, l’objectif étant, bien sûr, de détourner l’attention! Mission réussie à tout coup!

Cela me fait penser au merveilleux film, Cinéma Paradiso, où dans l’Italie de l’après-guerre, un comité de censure demande à Alfredo, le projectionniste du village, de couper systématiquement les scènes jugées impudiques. Bien inoffensif au regard de ce que contient le web aujourd’hui…

La vie est souvent ponctuée de petits moments cocasses qui, sans raison apparente, nous reviennent parfois en mémoire et provoquent le sourire ou l’hilarité chez ceux qui les ont vécus. Ces joyeux souvenirs, inscrits dans l’ADN familial, contribuent certainement un peu au bonheur…

« À qui la mitaine? »