« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » Jean de la Fontaine *

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Dans ces temps incertains et bancals, j’ai besoin d’essayer de trouver un certain ordre, un semblant d’équilibre. Cela parait étrange, mais depuis le début de ce confinement je n’arrête pas de récurer, d’organiser, de classer frénétiquement. Ma maison n’aura jamais été aussi propre, dommage que vous ne puissiez venir prendre un verre!

Avec cette crise majeure, les émissions d’informations sont les plus prisées et tel un rendez-vous télévisuel fixe, j’attends avec impatience les points de presse de notre Premier ministre, Monsieur François Legault et de son équipe. Ils ont toute mon admiration car ils savent être à la fois rassurants, empathiques, clairs et précis.  Je suis bien d’accord avec l’humoriste Adib Alkhalidey; moi aussi j’aurais envie d’appeler Monsieur Legault « papa »! C’est l’homme de la situation, toutes allégeances politiques confondues, n’est-on pas fiers qu’il soit notre capitaine?

Cet isolement permet de faire le point et remet en perspective de nombreux aspects, notamment celui des libertés individuelles ici bousculées et entravées. Bien que notre société très individualiste ait du mal à l’accepter, nous sommes néanmoins tous en train de réévaluer notre façon de communiquer, d’échanger avec les autres, de gérer le stress lié à cette catastrophe et d’employer notre temps.

Le web et les réseaux sociaux regorgent d’exemples drôles, poignants, ingénieux, aux quatre coins du globe. Il me semble évident qu’il se dégage de tout cela un grand sentiment d’appartenance, un sens profond de la communauté et des devoirs civiques…

L’Histoire de l’humanité n’en est pas à sa première pandémie ou couvre-feu de guerre. Mais pour la génération des baby-boomers, la mienne X ou celles qui suivent, (j’exclue les personnes âgées de 90 ans et plus) c’est la première fois que nous vivons mondialement et collectivement un tel fléau. Nous sommes en guerre, notre économie est en berne et nous vivons chaque minute dans l’expectative. Beaucoup de questions, bien peu de réponses. Quand la survie est menacée, le réflexe naturel de la peur s’installe et l’on trouve refuge dans notre cocon familial le plus strict. Cette situation inédite, inconnue et humainement difficile, combien de temps pourra-t-elle durer? 

Je repense avec nostalgie à mes grands-parents français qui ont connu les affres de la 2e guerre mondiale et regrette amèrement le trop peu de conversations que j’ai eues avec eux sur le sujet. Petite note à mes enfants: posez un maximum de questions à mamie et papi pendant qu’ils sont en santé. Ils seront si heureux de partager leurs souvenirs et impressions. Il y a des moments qui ne reviennent malheureusement plus…

La nature ne reprend-elle pas toujours le dessus en nous confrontant à notre impuissance et à notre petitesse face à son courroux? L’être humain a toujours eu la capacité de réagir et de s’adapter, j’ai l’impression que cette dure épreuve dictera de nouveaux comportements de vie et de consommation. Il y aura un « avant » et un « après », notre regard sera forcément changé. Est-ce un message que la Planète nous envoie? Bien qu’il n’y ait pas encore de statistiques, on commence à observer une eau plus bleue à Venise et une amélioration de la pollution dans certains endroits névralgiques du monde. Il faudra en tirer des leçons.

Sur les coups de midi, j’ai eu besoin de sortir dehors et d’aller courir.  Au loin sonnaient les cloches de l’angélus, j’ai fermé les yeux quelques secondes et pour la première fois depuis longtemps, je me suis mise à prier.

* « Les animaux malades de la peste » Jean de la Fontaine

4 réflexions sur “« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » Jean de la Fontaine *

  1. Bonsoir,

    Je suis adapte de vos chronique dont j’apprécie le ton et le fond.
    Je me permets ainsi aujourd’hui de commenter l’une d’elles.

    Un tel fléau nous met face à l’ire de la nature et nous remet en perspective notre faiblesse face à des événements dont nous sommes en fait responsables.
    Cependant, je suis perplexe face à notre capacité dite de résilience. Et moi aussi ai connu mes grands parents qui me racontaient la seconde guerre mondiale. Leurs peurs et souffrances étaient autres car la menace était visible et avait forme humaine. Leurs récits me permets de relativiser notre isolement et me pousse comme vous le dite à plus communiquer avec mes enfants de façon différente et surtout moins logicielle. Ceci afin de leur permettre de rebondir après une telle crise en insufflant une volonté d’infléchir les comportements et les habitudes qui ont certainement conduit une partie de l’humanité à créer ce mal endémique en se prenant pour un pseudo-créateur.

    Bonne soirée à vous,

    Merci de faire partager votre vision de la situation en particulier et de divers sujets de manière générale

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