Lettre à toi, mon fils

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Mon amour,

Il n’y a pas de plus belle façon de commencer ma journée… Tous les matins, je vais te réveiller. Je m’approche de toi, je caresse doucement tes cheveux, ton visage et je te regarde dormir tel un ange blond. Puis doucement, grâce à mes petits bisous dans le cou et à mes mots d’amour, tu t’extirpes lentement, mais sûrement de ton sommeil.

Un mardi matin, j’avais décidé de t’accompagner à la piscine avec ta classe. Mon horaire était libre pour toi, nous partirions en autobus avec ton prof et tes copains. Depuis le temps que tu m’en parlais, je me languissais de voir tes prouesses aquatiques !

Ta réponse laconique me glaça le sang. « Non maman, je ne veux pas que tu viennes ! »

J’étais surprise… Depuis toujours,  tu sais combien je suis présente pour ta sœur et toi. Vous êtes et demeurerez ma priorité quoiqu’il arrive! Mais il est vrai que les derniers mois ont été chargés et peut-être ai-je été moins présente que d’habitude…

Bref, tu es parti à la piscine et moi je suis allée prendre l’air pour chasser ce goût amer.

Je te connais par cœur mon fils, et je savais que tu me cachais quelque chose. Tu sais, les mamans ressentent tout…

Quelques jours plus tard lors d’un repas, nous avons reparlé de ce mardi matin. Cette situation me chipotait… Je cherchais en vain à comprendre ta réaction. Tu étais mal à l’aise, tu restais muet de peur que je me fâche alors que tu sais que tu peux tout me dire. Tu tournais autour du pot… Puis, avec un peu d’aide de ta sœur, tu as avoué : « L’autre jour, tu m’as appelé « mon chaton » devant mes amis et ils se sont moqués de moi toute la journée! »

J’avais presque oublié combien les enfants peuvent être méchants entre eux… Timide, tu m’as regardée avec tes grands yeux bleus en disant que je pouvais continuer ces petits mots d’amour, en privé. Et voilà, nous avions le nœud du problème. Néanmoins, mon cœur de maman sourit…

Je te l’ai déjà raconté, mais quand tu étais bébé, tu ronronnais comme un chaton lorsque tu dormais à poings fermés…Je n’ai pu m’empêcher de repenser à cette journée de mars 2007 qui sera à jamais gravée dans mon coeur. Alitée pendant de longs mois, où chaque jour était une victoire contre le temps, tu t’es finalement pointé le bout du nez. Il n’y a pas de mots pour décrire la joie immense qui m’habitait. Ta naissance et celle de ta sœur resteront les deux plus beaux jours de ma vie.

Le temps passe si vite mon amour. Tu es devenu un grand garçon qui aura bientôt 9 ans. C’est normal que tu t’émancipes un peu et je respecterai cela, je te le promets. Mais j’aimerais tant te protéger de tout afin de t’éviter malheurs et déceptions…

Je vais te dire un secret ; même lorsque tu seras un adulte sérieux avec beaucoup de responsabilités, ou encore un vieux monsieur courbé par le temps et moi une étoile dans le ciel, tu seras toujours mon Titou, mon bébé, mon chaton… Que veux-tu, une maman c’est une maman !

Je t’aime,

Maman Xx

Une réflexion sur “Lettre à toi, mon fils

  1. Bonjour Julie,
    je te comprend tellement, voir nos enfants s’éloigner de nous, c’est un deuil réel. Mais une perte peut aussi mener à autre chose. Je m’explique. Mon aîné de 13 ans a décrété récemment une zone « no câlin » de 3 km autour de son collège ! Donc pas de bisou, de caresse ni même de mot doux avant que nous ne nous soyons éloignés suffisamment de l’oeil (de lynx) de ses amis. Disons que j’ai du mal à avaler. Mais dernièrement, il est venu près de moi spontanément et m’a longuement prise dans ses bras. Sentir ces bras hier encore si petits et dodus maintenant m’enlacer avec force et protection m’a profondément émue. Parce que j’ai vu l’espace d’un instant, un flash de l’adulte qu’il pourrait être, indépendant et malgré tout très attaché à sa maman. Alors j’ai fait la paix avec la « no câlin zone » :)

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