La semaine de relâche compte ses dissidents. Ils se prénomment Pat, Geoffroy, Isabelle, Bruno, Laurent et Daniel du District 31. Contrairement à des milliers de parents et élèves, ils ne sont pas en congé scolaire cette semaine. Le sourire sur mon visage en écrivant ces lignes! Avoir un auteur branché sur le 220 comme Luc Dionne a ses avantages pour l’accro que je suis devenue. Cette semaine, sa quotidienne policière punche chaque soir.
S’étendre sur une plage en famille? Skier en famille? Glisser en famille? Aller au cinéma en famille? Faire des muffins aux bananes en famille? Allez demander à papa!
Depuis l’an dernier, je soupe en quatrième vitesse les soirs de semaine et quitte la table, même si les enfants n’ont pas terminé leur repas, pour m’installer devant la télé à 19h tapants. Ne me jetez pas un restant de spaghetti au visage, svp! (Mes garçons considèrent quand même que j’ai une ou deux belles qualités!) Vous pensez sonner pour un don à Greenpeace? Me téléphoner pour revoir ma police d’assurance habitation? Couper l’électricité dans le quartier? Par pitié, prévoyez la panne après 19h30. Vous comptez sur ma présence lors d’une première de film en semaine? Vous planifiez me livrer un paquet? Bon, vous avez compris le principe…
Mes amis et membres de ma famille osent parfois me donner signe de vie à 19h29. Je ne réponds ni au téléphone ni à la porte. Si au moins je vous parlais ici d’un roman primé ou d’une oeuvre suédo-hongroise surprenante qui m’a rendue gaga et que vous ne connaissiez pas… Mais qu’importe, j’assume! La chimie s’est installée entre les enquêteurs du poste fictif de D-31 (ben oui, ma dépendance a un sobriquet) et moi.
À une autre époque, la téléphage (et grosse patate de divan) que je suis vous aurait parlé de Cosmos 1999, Dallas, L’héritage ou La vie la vie. Je n’en suis pas à ma première drogue télévisuelle. Mais celle-là… Je blâme la grouillante plume et le sens du punch de Dionne. S’il y a un fan club District 31, un jeu de société, des toutous, j’achète et j’adhère! Santé Canada et ParticipAction m’ont sûrement déjà fichée.
Je sais, on peut engloutir la série en rattrapage. Comme si je pouvais attendre plus de 24 heures avant de consommer un nouvel épisode. Je sais, il y a Cohen au Musée d’art contemporain, une pinte de lait à aller chercher au dépanneur, le problème de maths du petit à résoudre, l’essence à mettre dans la voiture… Oui, mais pas avant le générique de fin.
Comme vous j’ai les mêmes angoisses que je nourris quatre soirs sur sept !
Bienvenue dans le club! Bonne journée! Julie et Isabelle