Une nuit agitée…

NIght-Scene-with-Moon

ll était près de trois heures du matin quand j’ai regardé mon téléphone. Une autre insomnie? Malgré la chaleur des derniers jours, j’aime dormir les fenêtres grandes ouvertes. Quoi de plus apaisant que le bruissement d’un vent léger caressant le vieil érable majestueux devant ma maison. Quoi de plus joyeux que les gazouillis d’oiseaux qui commencent bien avant les premières lueurs de l’aube.

J’habite un quartier très tranquille. Cette nuit-là, des bruits sourds et inhabituels m’ont fait sortir brusquement du lit. J’ai aperçu deux silhouettes dans la pénombre. Elles parlaient à voix basse, c’était inaudible. Mon coeur s’est emballé, mes jambes ont flageolé, je suis restée à regarder dehors en faisant bien attention de ne pas être vue…

Ils s’agissait de deux hommes, plutôt jeunes. Ils ont traversé la rue pour se diriger vers le parc en face de chez moi, transportant péniblement, par les pieds et les épaules, ce qui semblait être un corps. Ils s’en sont débarrassés près des buissons, puis sont repartis d’un pas prompt en direction de l’ouest.

Que faire? J’étais un peu paniquée, des tas d’idées se bousculaient dans ma tête! J’imaginais le pire, une personne en détresse, blessée, ayant impérativement besoin d’assistance. Chaque minute compte, n’est-ce pas? Et si c’était un(e) ado, comme mes enfants? Je pensais déjà à des parents fous d’inquiétude…

Je voulais sortir, mais n’ai pas eu le courage . Mon premier réflexe fut d’appeler la sécurité de la ville qui, devant l’éventuelle gravité de la situation, m’a transférée au 911. J’ai raconté du mieux possible ce que j’avais l’impression d’avoir vu, tout s’était passé si vite! Avec la noirceur, je ne pouvais affirmer avec certitude l’étrange scène qui venait de se dérouler sous mes yeux…

Trois voitures de police et une ambulance sont arrivées rapidement et sans bruit. Ils ont fait plusieurs fois le tour du parc ne trouvant pas ce que je signalais. Puis, c’est dans la lumière des phares que nous avons découvert le « mystère ». Le « corps » était un tronc d’arbre d’au moins 1 mètre 65 avec une forme vers le haut qui ressemblait, à s’y méprendre, à des bras! La nuit tous les chats ne sont-ils pas gris?

Les policiers se sont « moqués » de ce quiproquo en clamant bien fort:  « Celui-là, on ne pourra pas le ranimer! »

Je me suis sentie un peu honteuse et mal à l’aise, mais soulagée par ce dénouement plutôt risible.

Le lendemain, une voisine au courant de mon histoire m’informe de grabuges faits sur sa propriété la même nuit. Des policiers, différents de la veille, étaient sur place pour faire un constat. Curieuse coïncidence!

Ai-je bien fait d’appeler  le  911 et de déranger pour un événement qui finalement s’est révélé anodin et sans réelles conséquences dramatiques?

À ma question, les policiers m’ont répondu unanimement:

« On est là pour ça, dans le doute il faut appeler! Trop de gens sont au courant de choses horribles et préfèrent ne pas s’en mêler. Madame, vous avez fait votre devoir de citoyenne! »

Cette réponse me fit du bien. Elle est en accord avec mes convictions…

Et vous, qu’auriez-vous fait à ma place?

14 réflexions sur “Une nuit agitée…

  1. Je n’aurais surement rien entendu car je dors dur comme un tronc d’arbre :)

  2. Bonjour, belle cousine !
    J’ai lu votre histoire qui aurait suscité en moi la même appréhension et la même réaction, bien entendu !!
    Une histoire qui se termine bien et c’est l’essentiel !

    Je profite de cette occasion pour vous raconter ma propre histoire :
    J’ai eu l’occasion de faire la connaissance de votre grand-père, Roger Pichard du Page, qui m’a invité plusieurs fois à déjeuner à Paris, dans le quartier des Champs Elysées, lorsque j’avais environ 30 ans.
    A l’époque, je nourrissais le projet de réunir le maximum de documents sur la famille de mon arrière grand-mère, Marie Pichard du Page en vue de publier une notice généalogique sur sa famille avec le maximum d’informations biographiques et historiques pour donner de l’intérêt au sujet.

    Chaque année, Je passais, avec mes 5 frères, mes vacances scolaires en Vendée, chez mon Oncle et ma Tante Villeneuve (qui n’ont pas pu avoir d’enfant) où les souvenirs Pichard sont encore nombreux.
    J’ai, d’ailleurs, profité de ces déjeuners avec votre grand-père pour lui transmettre le double de tout ce que j’avais réuni à cette époque.
    Puis le temps a passé, absorbé par de très nombreux déplacements professionnels et une vie maritale bien remplie avec 3 enfants puis le décès de votre grand-père en 1996.
    Il m’a fallu attendre le temps de ce que l’on appelle la retraite, c’est à dire une vie active, sans weekend (!) pour parvenir à mettre un terme à cette notice de 31 pages qui a été éditée en Novembre 2019, incluse dans un livre de notices familiales appartenant à la Noblesse comportant 426 pages au total.

    Entre-temps, j’avais essayé de faire relire mon projet de texte par votre père mais les deux adresses canadiennes qui m’ont été communiquées se sont révélées inexactes et les courriers me sont revenus avec la mention « n’habite pas à l’adresse indiquée ».
    Votre père étant le chef de famille, j’aurai souhaité qu’il puisse compléter et, peut-être même, enrichir un peu plus mon travail biographique.
    Sachant que je dispose de la possibilité de faire éditer des corrections et des compléments dans le cadre de ces éditions annuelles, je projette d’en profiter dès cette année au vu de ce que j’ai trouvé depuis la publication de la Notice Pichard.
    Cela me permettrait, entre autres détails historiques, de combler quelques petits manques, à commencer par votre état-civil incomplet comme celui de votre soeur Clara.
    Si l’ouvrage intéresse un membre de votre famille, je pourrai lui communiquer le nom de l’Editeur qui le vend 59 euros (hors frais d’envoi au Canada).

    Espérant avoir l’occasion de partager avec vous, par mail
    veuillez agréer, chère cousine, mes salutations distinguées.
    Louis-Romée de Villeneuve Esclapon.

    • Bonjour,
      Merci pour votre message. Je vous contacterai par courriel sous peu.
      Bien cordialement, Julie

  3. Sois sans crainte Julie,tu n’es pas parano. J’aurais fais la même chose. Tant mieux qu’au final,il n’y avait rien de grave. Tu imagines si ça aurait été une personne qui aurait eue besoin d’aide. Ne sois pas gênée. Et tant mieux si ça fait rire quelques personnes.!

  4. Très bonne idée en effet. J’aurais fait exactement la même chose chère Julie. Bravo.

  5. Bonjour Julie, certainement, j’aurais eu le même réflexe et la même crainte et peur… 😊

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